Le CBD peut-il atténuer l'autisme?
L'exploration des thérapies alternatives pour atténuer les symptômes de l'autisme est de plus en plus pratiquée. Issu des cannabinoïdes présents dans le chanvre, le CBD interagit avec le corps humain, influençant potentiellement les neurotransmetteurs impliqués dans les troubles du spectre autistique (TSA).
Des études cliniques récentes suggèrent que le CBD pourrait avoir des effets bénéfiques sur certains symptômes associés à l'autisme, tels que l'anxiété, l'hyperactivité, les comportements répétitifs et les difficultés de communication et d'interactions sociales. De plus, son action neuroprotectrice et anti-inflammatoire pourrait contribuer à réduire le stress et améliorer la qualité du sommeil chez les personnes atteintes d'autisme.
Bien que les recherches soient encore en cours, les résultats préliminaires sont encourageants. Le CBD semble offrir une alternative aux traitements traditionnels, avec potentiellement moins d'effets secondaires. Cependant, il est crucial de souligner que le CBD ne doit pas être considéré comme un remède miracle, mais plutôt comme un traitement complémentaire à utiliser sous surveillance médicale.
Sommaire :
Qu’est-ce que l’autisme ?
Les troubles du spectre autistique, qu’on appelle communément « autisme », sont un groupe d’anomalies du neurodéveloppement qui sont généralement diagnostiquées au cours de la petite enfance.
Ils se manifestent principalement par des difficultés à communiquer, à interagir avec les autres et à établir des relations sociales, ainsi que par des troubles du comportement, particulièrement une réticence au changement et une tendance à la répétition de discours, de gestes ou d’autres actions.
En France, selon l'Institut Pasteur, l'autisme touche entre 0.9 et 1.2 % des naissances chaque année (environ 7500 enfants).
Au total, 700 000 personnes seraient concernées par ces troubles,soit 1.03 % de la population française!
Les recherches les plus récentes, notamment celles de Richard Delorme, tendent à affirmer que l'autisme pourrait être liés à des causes génétiques, ou des facteurs liés à l'environnement (exemple la prise de certains médicaments durant la grossesse ou une infection virale).
Il n’existe malheureusement pas de médicament qui puisse guérir l’autisme. La haute autorité de santé le dit d’ailleurs clairement dans ses dernières recommandations : « aucun traitement médicamenteux ne guérit l’autisme » !
Néanmoins, certaines thérapeutiques peuvent être prescrites par le médecin pour atténuer les symptômes ou améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de ce trouble, notamment des antiépileptiques, des neuroleptiques, des anxiolytiques, des somnifères…
Les personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique paraissent généralement coupées du monde extérieur et présentent des réactions sensorielles (tactiles, visuelles, auditives…) particulières.
Toutes ces particularités sont souvent à l’origine de difficultés d’insertion sociale et d’apprentissage.
D’autres symptômes sont fréquents chez les personnes atteintes d'autisme comme l’anxiété, la dépression, les troubles du sommeil, l’hyperactivité, le manque de coordination, la dyslexie…
Par ailleurs, l’autisme n’est pas toujours synonyme de retard mental ! Il en existe des formes qui se manifestent, au contraire, par une augmentation des performances cérébrales dans certains domaines précis (don pour les mathématiques ou la physique par exemple).
Quels symptômes de l'autisme le CBD pourrait-il atténuer?
Le système endocannabinoïde, qui est un système multicellulaire de notre corps, permet de réguler notre système nerveux et agit sur des fonctions telles que les fonctions cognitive ou la réponse au stress.
Le CBD, en agissant sur des récepteurs de ce système, pourrait permettre d'atténuer certains symptômes du trouble autistique.
Il pourrait ainsi réduire des troubles comme :
- l’anxiété.
- la dépression.
- l’agressivité.
- les mouvements et comportements répétitifs.
- les troubles du sommeil.
Les troubles du spectre autistique ne guérissent pas, mais ils doivent être pris en charge de manière globale et personnalisée.
Il s’agit d’une prise en charge pluridisciplinaire et individualisée qui évolue tout au long de la vie de la personne, de la petite enfance jusqu’à l’âge adulte.
Ci-dessous l'exemple d'un papa qui a eu de bons résultats avec le CBD pour ses enfants. Nous rappelons qu'avant de donner du CBD à des enfants il faut en parler à son médecin.
CBD et autisme : toutes les études!
Nous avons sélectionné quelques-unes des études les plus récentes qui se concentrent sur l’utilisation du CBD dans la prise en charge des troubles du spectre autistique:
Étude Turque (2021)
Titre : Cannabis enrichi en CBD pour les troubles du spectre autistique (TSA) : expérience d’un centre en Turquie et revues de littérature
Durée : 2 ans (2018 à 2020)
Participants : 33 enfants (27 garçons et 6 filles) Dosage : 0,3 à 2 mg par kilogramme de poids corporel de CBD par jour, pendant 3 à 28 mois
Résultats :
- Réduction des troubles du comportement : 10 enfants
- Amélioration de l’expression et de la communication : 7 enfants
- Amélioration des fonctions cognitives (concentration, mémoire) : 4 enfants
- Augmentation des interactions sociales : 3 enfants
- Réduction des comportements stéréotypés : 1 enfant
- Aucune amélioration notable : 6 enfants
- Arrêt du traitement antipsychotique : 1 enfant
Conclusion : Cette étude a montré des améliorations significatives dans certains symptômes du TSA grâce à de petites doses quotidiennes de CBD, particulièrement pour les troubles du comportement. Aucun effet secondaire significatif n’a été observé, seulement quelques cas de somnolence, modifications de l’appétit ou diarrhée modérée.
Étude Brésilienne (2019)
Titre : Effets de l’extrait de cannabis sativa enrichi en CBD sur les symptômes des troubles du spectre autistique.
Participants : 18 patients (5 filles et 13 garçons) âgés de 6 à 17 ans
Dosage : Initialement 2,30 à 3,60 mg/kg/jour, augmentant progressivement à 3,75 à 5,45 mg/kg/jour
Résultats :
- Amélioration des troubles du sommeil
- Réduction des crises convulsives chez les épileptiques
- Amélioration des troubles du comportement, développement moteur, communication, et interaction sociale
- Amélioration des fonctions cognitives
Conclusion : 14 des 15 patients ayant suivi le protocole ont montré des améliorations significatives dans au moins une catégorie de symptômes. Les effets indésirables étaient légers, principalement somnolence, irritabilité, diarrhée, augmentation de l’appétit, et légère augmentation de la température corporelle.
Étude Israélienne (2019)
Titre : Utilisation orale de CBD chez les enfants atteints de TSA pour traiter les symptômes et comorbidités associés
Participants : 53 enfants et adolescents (4 à 22 ans) Durée : 30 à 588 jours (66 jours en moyenne)
Résultats :
- Réduction de l’automutilation et des crises de rage : 67,6 %
- Amélioration des symptômes d’hyperactivité : 68,4 %
- Amélioration des problèmes de sommeil : 71,4 %
- Réduction de l’anxiété : 47,1 %
Conclusion : Le CBD a montré une amélioration significative des symptômes du TSA, notamment dans la réduction des comportements autodestructeurs et des troubles du sommeil. Les effets indésirables étaient légers, principalement somnolence et modifications de l’appétit.
Étude Américaine (2018)
Méthode : Revue de littérature (2000 à 2019)
Conclusions :
- Amélioration des principaux symptômes du TSA : troubles du comportement, communication, et interactions sociales
- Efficacité du CBD : Niveau de preuve plus faible comparé à son efficacité contre certains types d’épilepsie
- Interactions avec le système endocannabinoïde : Probablement responsables des effets positifs
- Qualité de vie : Amélioration significative grâce au CBD
Recommandation : Les recherches doivent continuer pour mieux comprendre les mécanismes d’action du CBD, son efficacité et sa tolérance sur le long terme.
Ces études montrent des résultats prometteurs quant à l’utilisation du CBD pour la gestion des symptômes du trouble autistique. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, le CBD pourrait offrir une nouvelle voie thérapeutique pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de trouble autistique.
Les points clés à retenir concernant l'utilisation du CBD dans les cas d'autisme
Il s’agit d’une affection fréquente pour laquelle on ne dispose d’aucun traitement curatif. Chaque symptôme, ou groupe de symptômes, doit donc être traité de manière isolée à l’aide de divers médicaments tels que les antipsychotiques, les antiépileptiques, les anxiolytiques, les neuroleptiques…
Le CBD peut se révéler efficace dans la gestion de certains symptômes liés au trouble du spectre autistique, permettant notamment de :
- Réduire les troubles du comportement tels que les crises de rage ou l’automutilation.
- Améliorer la communication avec les autres ainsi que les interactions sociales.
- Lutter contre les crises d’épilepsie dont souffrent de nombreuses personnes atteintes d'autisme.
- Réduire l’anxiété, la dépression et améliorer les troubles du sommeil.
Le CBD pourrait permettre toutes ces améliorations chez les personnes atteintes d'autisme sans induire d’effets secondaires significatifs. Ces derniers, généralement à type de somnolence ou de modification de l’appétit, sont de toute façon bien moins néfastes que ceux des médicaments habituellement utilisés au cours du trouble du spectre autistique.
Un traitement complémentaire à base d'huile CBD pourrait donc permettre de supprimer ou réduire les doses de certains médicaments utilisés dans le TSA, à condition que tout cela se fasse sous l’étroite surveillance d’un médecin (de préférence un médecin habitué à la prescription de CBD ou autres dérivés du cannabis).
Des études sont actuellement en cours pour comprendre les effets et les mécanismes précis d’action du CBD afin d’en exploiter tout le potentiel dans la prise en charge de dizaines de pathologies dont l’autisme.
Il pourrait également être bénéfique dans les cas de la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer.
Si vous souhaitez plus d'informations ou obtenir de l'aide concernant les troubles autistiques, visitez le site d'autisme france.
Information importante:
Avant d'utiliser le CBD sur une personne atteinte de trouble autistique, parlez en à son médecin et n'abandonnez pas les thérapies comportementales simplement parce que le CBD peut soulager certains symptômes.
Comme la plupart des médicaments qui traitent les problèmes psychologiques, le CBD est un support qui permet une meilleure intégration des thérapies comportementales, et non un remplacement pour celles-ci.
Références
[1] J. Vela, L. Dreyer, K. K. Petersen, L. Arendt-Nielsen, K. S. Duch, et S. Kristensen, « Cannabidiol treatment in hand osteoarthritis and psoriatic arthritis: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial », PAIN, vol. 163, no 6, p. 1206‑1214, juin 2022, doi: 10.1097/j.pain.0000000000002466.
[2] M.-A. Fitzcharles, D. J. Clauw, et W. Hauser, « A cautious hope for cannabidiol (CBD) in rheumatology care », Arthritis Care & Research, vol. n/a, no n/a, doi: 10.1002/acr.24176.
[3] S. Bilge et B. Ekici, « CBD-enriched cannabis for autism spectrum disorder: an experience of a single center in Turkey and reviews of the literature », J Cannabis Res, vol. 3, no 1, p. 53, déc. 2021, doi: 10.1186/s42238-021-00108-7.
[4] P. Fleury-Teixeira, F. V. Caixeta, L. C. Ramires da Silva, J. P. Brasil-Neto, et R. Malcher-Lopes, « Effects of CBD-Enriched Cannabis sativa Extract on Autism Spectrum Disorder Symptoms: An Observational Study of 18 Participants Undergoing Compassionate Use », Frontiers in Neurology, vol. 10, 2019, Consulté le: 10 janvier 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fneur.2019.01145
[5] D. Barchel et al., « Oral Cannabidiol Use in Children With Autism Spectrum Disorder to Treat Related Symptoms and Co-morbidities », Frontiers in Pharmacology, vol. 9, 2019, Consulté le: 10 janvier 2023. [En ligne]. Disponible sur: https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphar.2018.01521
[6] R. Agarwal, S. L. Burke, et M. Maddux, « Current state of evidence of cannabis utilization for treatment of autism spectrum disorders », BMC Psychiatry, vol. 19, no 1, p. 328, oct. 2019, doi: 10.1186/s12888-019-2259-4.